La fatigue numérique est le plus souvent associée à une sur utilisation des plateformes de communication virtuelle, et des temps de travail trop longs sur écran.
Le télétravail prolongé, tel que nous l’avons mis en place dans ce contexte de crise sanitaire constitue une modification des conditions de travail dont l’impact sur la santé et la sécurité des salariés doit être évalué et pris en compte.
Les réunions virtuelles s’enchainent et ont des conséquences neurologiques, psychologiques, physiques et sociales sur les salariés.
De nouvelles façons de communiquer se sont installées privilégiant les mails au détriment des échanges téléphoniques, et favorisant l’isolement et la perte de lien social. Les pauses et les échanges informels autour d’un café ne trouvent pas de place dans ce nouvel environnement de travail.
D’un point de vue physique et ergonomique, les postes de travail sont rarement adaptés, les postures assises prolongées et l’absence de mobilité lié au temps de trajet réduit considérablement l’exercice physique et augmente les risques cardiovasculaires et de surpoids. Le temps auparavant dédié au trajet est en général dédié au travail, et ne permet plus de sas entre la vie professionnelle et la vie privée.
Les risques de développer des troubles musculosquelettiques sont bien réels (dos, vue, épaule…) accompagnant une baisse d’énergie.
D’un point de vue psychologique, la fatigue numérique a un impact sur la concentration et la mémoire, et augmente la charge mentale et l’anxiété, la recherche de sens.
Des solutions existent et peuvent être mise en place à travers les pratiques de management, l’accompagnement des managers à la sensibilisation de ces phénomènes, à la formation au management à distance, à la bonne connaissance des outils technologiques pour accompagner leurs équipes.
Diffuser et appliquer les politiques en matière de télétravail et de bonnes pratiques d’utilisation des moyens de communication (charte/accord d’entreprise). Informer du droit à la déconnexion, effectuer les mises à jour régulières du Document Unique (DUER).
Pour les salariés, une forme d’hygiène numérique consisterait à favoriser à nouveau les échanges téléphoniques, à se fixer des pauses, des horaires, se créer de nouveaux sas entre l’espace de travail et le domicile en planifiant (et en s’y tenant !) des temps de détente et d’exercice physique. Se poser aussi la question avant de rédiger un mail aux alternatives possibles entre les différents outils de communication, et pourquoi pas, travailler plus régulièrement dans un tiers lieu (sous réserve de l’accord de l’employeur).
Dès le 9 juin 2021, les salariés reviendront sur site un nombre minimal de jours par semaine afin que le télétravail reste une des mesures les plus efficaces pour prévenir le virus, néanmoins le protocole devra prévoir de continuer à privilégier les réunions en audio ou en visioconférence.
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